Alors qu’il s’apprête à enfiler de nouveau la cape rouge sous la houlette de James Gunn, Superman se retrouve au cœur d’un débat politique qui dépasse le cadre du cinéma. Le nouveau long-métrage consacré au célèbre super-héros suscite une vive réaction dans certains cercles conservateurs américains, notamment parmi les soutiens de Donald Trump, qui y voient une dérive « woke » de l’industrie hollywoodienne.
Parmi les voix les plus critiques figure celle de Dean Cain, interprète de Clark Kent dans la série Lois & Clark diffusée dans les années 1990. Interrogé par le média TMZ, l’acteur fustige une vision du personnage qu’il juge trop engagée idéologiquement. « Jusqu’où Hollywood compte-t-il aller dans cette volonté de réécriture ? », s’interroge-t-il, avant de dénoncer une supposée volonté de « remodeler » des figures classiques comme Blanche-Neige ou Superman, au mépris, selon lui, de leur essence originale.

Une critique qui trouve un écho dans la sphère médiatique conservatrice, notamment sur Fox News, où l’animateur Jesse Watters a raillé les valeurs défendues par le nouveau Superman, évoquant de manière moqueuse un engagement pour « la vérité, la justice et… les pronoms ». Des commentaires qui s’accompagnent parfois de digressions volontairement provocatrices, jusqu’à évoquer de manière fantaisiste les origines du héros ou des situations fictives absurdes.
L’ancienne conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway, a elle aussi rejoint le concert des critiques, estimant que les spectateurs n’allaient pas au cinéma pour recevoir des « leçons idéologiques ». Selon elle, cette orientation pourrait compromettre le succès commercial du film.
Face à ces attaques, James Gunn, connu pour ses productions à la fois spectaculaires et narratives, a tenu à remettre les pendules à l’heure. Dans une déclaration à Variety en marge d’une avant-première, le réalisateur a souligné que son film s’adressait à « un public universel » et qu’il refusait de répondre à ceux qui cherchent à alimenter la division ou la haine. Dans une autre interview, accordée à GQ, il a confié ne pas se laisser perturber par les polémiques qui entourent son travail.
Cette controverse intervient dans un climat politique tendu aux États-Unis, où les débats sur l’identité, l’immigration et les valeurs culturelles occupent une place centrale. L’administration Trump, en pleine campagne électorale, adopte une ligne dure en matière migratoire, avec notamment un resserrement des critères d’octroi de visa pour plusieurs pays africains et une intensification des opérations ciblant les sans-papiers, avec un objectif fixé à 3 000 arrestations quotidiennes.
Dans ce contexte, Superman, symbole intemporel de justice et de vérité, se retrouve malgré lui au cœur des fractures idéologiques d’un pays en pleine recomposition identitaire.
La Rédaction
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