L’ambitieuse ville futuriste portée par le chanteur Akon ne verra jamais le jour. L’État sénégalais récupère le terrain pour d’autres priorités.
C’était l’un des projets les plus audacieux du continent africain ces dernières années : une cité ultramoderne sortie de terre, imaginée par la star internationale Akon. Mais quatre ans après son annonce en grande pompe, le rêve d’Akon City au Sénégal s’éteint définitivement, laissant derrière lui un chantier inachevé et de nombreuses interrogations.
Un rêve urbain aux allures de mégaprojet
Lancé en 2020, le projet avait tout d’un pari futuriste. Installée près de Mbodiène, sur la côte sénégalaise, Akon City devait incarner une nouvelle ère urbaine, à la croisée de la technologie, du développement durable et du panafricanisme. Estimée à plusieurs milliards de dollars, la ville promettait des infrastructures de pointe, une monnaie numérique propre, et des bâtiments à l’architecture inspirée de Wakanda, le royaume fictif du film Black Panther.
À l’époque, l’initiative avait suscité l’enthousiasme, portée par la notoriété de l’artiste américano-sénégalais, dont les succès planétaires des années 2000 — Locked Up, Smack That, Don’t Matter — résonnaient encore dans toutes les mémoires.
Un chantier resté à l’état de promesse
Mais derrière les belles intentions, le projet n’a jamais dépassé le stade des maquettes et des conférences de presse. En raison de retards, d’un flou sur les financements, et d’une absence de travaux concrets, les autorités sénégalaises ont finalement décidé de reprendre la maîtrise du site. Le gouvernement a confirmé l’abandon du projet tel qu’il avait été envisagé à l’origine.
Une réorientation dictée par la conjoncture
Le terrain ne sera pas laissé à l’abandon pour autant. L’État entend désormais y ériger des infrastructures destinées aux Jeux olympiques de la jeunesse, prévus à Dakar en 2026. Ce recentrage reflète également les contraintes économiques actuelles : le Sénégal, confronté à une dette publique en hausse, privilégie désormais des projets jugés plus “réalistes” et stratégiques à court terme.
Une page se tourne pour Akon
Ce désengagement sonne comme la fin d’un chapitre pour Akon, dont la visibilité médiatique s’est considérablement réduite ces dernières années. L’artiste, qui s’était reconverti dans des projets de développement en Afrique, notamment l’électrification de zones rurales via l’énergie solaire, perd ici l’un de ses projets phares.
Pour ses partisans, Akon City restera une idée inspirante, même si elle n’a jamais vu le jour. Pour ses détracteurs, il s’agissait surtout d’un coup médiatique mal ficelé. Une chose est sûre: l’utopie urbaine d’Akon ne verra pas le soleil se lever sur les côtes sénégalaises.
La Rédaction
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