Kisangani, 21 juillet 2025 — Dans une province où plus de la moitié du territoire demeure inaccessible par voie terrestre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de franchir une étape cruciale pour améliorer l’accès aux soins. Seize hors-bords ont été officiellement remis aux autorités sanitaires de la Tshopo, afin de faciliter les déplacements fluviaux liés aux campagnes de vaccination.
Ce don, réceptionné le 21 juillet à Kisangani, répond à un besoin logistique urgent dans cette région enclavée du nord-est de la République démocratique du Congo. Les embarcations seront réparties entre le dépôt régional de vaccins (2 unités), les programmes élargis de vaccination (PEV) de Kisangani et Lokutu (2 unités), ainsi que 12 zones de santé disséminées à travers la province.
Selon Bruno Lemarquis, Coordonnateur Résident du système des Nations Unies en RDC, cette initiative intervient dans un contexte sanitaire particulièrement critique. « Près de 56 % de la province n’est accessible que par voie fluviale. Ce facteur complique fortement la couverture vaccinale, notamment auprès des enfants vivant dans les zones reculées », a-t-il souligné lors de la cérémonie de remise.
Outre les contraintes d’accessibilité, le système de santé de la Tshopo est confronté à une combinaison de défis structurels et sécuritaires. Les routes délabrées et l’instabilité dans certaines zones freinent considérablement la mise en œuvre des activités de santé publique, comme les missions de supervision, l’acheminement d’intrants ou encore l’évaluation des campagnes sanitaires.
Ces entraves logistiques ont un impact direct sur la couverture vaccinale. À ce jour, les autorités sanitaires estiment à 266 016 le nombre d’enfants non vaccinés dans la province. Cette situation est d’autant plus préoccupante que la Tshopo fait actuellement face à plusieurs foyers épidémiques, notamment le choléra, la poliomyélite et la Mpox.
La remise de ces moyens nautiques vise ainsi à renforcer l’efficacité du Programme Élargi de Vaccination (PEV) et à rapprocher les services de santé des populations isolées. Les autorités provinciales, dont le gouverneur ad intérim et le ministre provincial de la Santé, ont insisté sur la nécessité de gérer de manière responsable ces équipements afin de maximiser leur impact.
Composée de 23 zones de santé, toutes traversées par de nombreux cours d’eau, la Tshopo pourrait voir dans cette dotation un levier pour améliorer ses indicateurs de santé, en particulier chez les enfants. Un pas de plus vers une couverture sanitaire plus équitable et résiliente.
La Rédaction
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