RDC : La mémoire de Floribert Bwana Chui honorée lors d’un hommage solennel à Goma

Goma, 8 juillet – Une ferveur particulière a marqué la ville de Goma ce mardi, alors que la communauté catholique s’est réunie en nombre pour assister à une messe célébrée à la cathédrale Saint-Joseph. L’événement, d’une intensité émotionnelle rare, s’inscrivait dans le cadre du transfert solennel des restes de Floribert Bwana Chui, récemment béatifié à Rome, vers ce lieu de culte emblématique de l’est de la République démocratique du Congo.

Des chants liturgiques vibrants et des acclamations spontanées ont rythmé la cérémonie, à laquelle ont pris part des milliers de fidèles venus rendre un dernier hommage à celui que beaucoup considèrent comme un modèle de vertu et d’intégrité.

Présidée par Mgr Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi et président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), la célébration eucharistique a été l’occasion de rappeler l’engagement courageux de Floribert Bwana Chui face aux dérives morales. « Il nous a montré que la foi, lorsqu’elle est vécue avec conviction, peut résister aux pires formes de corruption », a souligné le prélat dans son homélie.

Natif du Nord-Kivu, Floribert Bwana Chui avait 26 ans lorsqu’il a été assassiné en 2007. Employé à l’Office congolais de contrôle, il avait refusé d’autoriser l’entrée sur le territoire national de denrées impropres à la consommation. Un geste de droiture qui lui a coûté la vie, mais qui, près de deux décennies plus tard, continue d’inspirer bien au-delà des cercles religieux.

La translation de sa dépouille, depuis le cimetière de Kanyamuhanga jusqu’au sanctuaire d’adoration de la cathédrale, a donné lieu à un véritable moment de recueillement collectif. Des jeunes, des familles entières, ainsi que des personnalités locales ont accompagné le cortège dans un profond silence, entre respect et méditation.

En reconnaissance de son sacrifice, la municipalité de Goma a baptisé une avenue en son nom, officialisant cette décision le 7 juillet. Un symbole fort qui vient inscrire durablement la mémoire du jeune bienheureux dans l’espace public.

Pour Gédéon, présent parmi les fidèles, la figure de Floribert reste un phare moral : « Il nous a laissé un héritage de foi et de droiture. Que Dieu nous aide à suivre son exemple dans nos vies quotidiennes. » Une émotion partagée par Katungu Agnès, venue elle aussi participer à la messe : « À travers cette célébration, je prie pour obtenir des grâces. Peut-être que Dieu agira aussi dans ma vie, comme il a agi dans celle de Floribert. »

La béatification de Floribert Bwana Chui résonne ainsi comme une invitation à la résistance spirituelle face aux injustices, dans un pays où les défis éthiques restent nombreux. Son nom, désormais gravé dans la pierre et dans les cœurs, continue d’inspirer une génération en quête de repères.

La Rédaction

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