Kinshasa – Enjeux sportifs, unité nationale et rayonnement continental : la Fédération congolaise de football association (FECOFA) a officialisé une refonte profonde de la Coupe du Congo. Objectif affiché : faire de l’édition 2025, rebaptisée “Coupe du Président”, un levier stratégique pour le développement du football et la consolidation du vivre-ensemble en République démocratique du Congo.
Un changement de nom porteur de symboles
La FECOFA a choisi de frapper fort : la “Coupe du Congo” cède sa place à la “Coupe du Président”, nouvelle appellation à forte portée institutionnelle. Cette dénomination s’accompagne du patronage direct du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, qui remettra en personne le trophée au club vainqueur.
La finale est désormais programmée chaque 30 juin, coïncidant avec la fête nationale. Un choix hautement symbolique, destiné à ancrer cette compétition dans l’imaginaire collectif congolais comme un moment de communion et de fierté nationale.
Un format revu pour une meilleure représentativité
La compétition adopte une structure élargie, intégrant aussi bien les clubs amateurs que professionnels issus des 26 provinces du pays. Chaque formation devra s’acquitter d’une caution de participation fixée à 500 dollars américains. Le règlement autorise jusqu’à 40 joueurs par équipe.
La phase préliminaire, disputée en aller-retour dans les provinces, précède une phase finale à élimination directe, centralisée et regroupant 33 équipes qualifiées selon une répartition géographique équilibrée.
Des incitations financières et une ouverture vers l’international
Afin de garantir la compétitivité du tournoi, la FECOFA introduit une revalorisation progressive des primes à chaque étape de la compétition. Une manière de décourager les désistements souvent constatés dans les éditions antérieures.
Le vainqueur de la Coupe du Président décrochera également son ticket pour la Coupe de la Confédération de la CAF. En cas de doublon avec la LINAFOOT, un autre représentant sera désigné par la fédération, assurant ainsi une visibilité accrue du football congolais sur la scène africaine.
Un tournoi au service de la paix et du développement local
Au-delà de la sphère sportive, la compétition s’inscrit dans une dynamique de pacification et de valorisation des régions souvent marginalisées. Plusieurs villes telles que Bunia, Mahagi, Durba, Boende ou encore Sanda accueilleront des matchs, illustrant la volonté de la FECOFA de rendre le football accessible dans les territoires éloignés des projecteurs.
« Quand le football parle, même les rebelles déposent les armes pour regarder », a lancé le président de la FECOFA, Dieudonné Sambi, lors de la présentation officielle. Une formule forte qui reflète la vocation unificatrice de l’initiative, pensée notamment par le secrétaire général Innocent Kibundulu.
Règlement du trophée : entre tradition et responsabilité
Le trophée, baptisé “Coupe du Président”, pourra être définitivement acquis par un club après trois sacres. À défaut, il devra être restitué, en bon état, un mois avant la nouvelle édition. Toute dégradation entraînera des responsabilités matérielles pour l’équipe concernée.
La FECOFA prévoit la remise d’une réplique officielle au détenteur, tandis que l’original rejoindra les archives fédérales. Une démarche qui inscrit la compétition dans une logique patrimoniale et historique.
Un projet structurant pour l’avenir du football congolais
À travers cette série de réformes, la FECOFA ambitionne de repositionner la Coupe du Président comme un pilier central du football national. Entre renforcement de la légitimité institutionnelle, élévation du niveau de compétition et intégration des régions périphériques, la nouvelle mouture entend s’imposer durablement sur la scène sportive africaine.
Bien plus qu’un tournoi, la Coupe du Président 2025 s’annonce comme un événement à portée multiple : sportive, sociale et politique. Un pari audacieux qui pourrait redonner à la compétition ses lettres de noblesse et faire du football un vecteur de cohésion et de visibilité internationale pour la RDC.
