Kinshasa s’apprête à accueillir un vaste programme d’infrastructures sportives et culturelles financé par la France.

Le lancement imminent d’un ambitieux projet d’infrastructures sportives et culturelles à Kinshasa marque une étape concrète dans la promesse faite par le président français Emmanuel Macron à la jeunesse congolaise. Porté par l’Agence française de développement (AFD), ce programme vise à transformer plusieurs quartiers de la capitale à travers le projet « Pour Elles : Sport et Culture », dont les travaux devraient débuter en août.

Un projet de proximité axé sur l’inclusion

Cinq communes de Kinshasa — Bandalungwa, Lingwala, Kimbanseke, Kisenso et N’Sele — ont été sélectionnées pour bénéficier de la réhabilitation de leurs terrains de sport. Ces installations seront conçues pour répondre aux besoins de divers publics et proposeront un large éventail d’activités : football sur gazon synthétique, volley-ball, basket-ball, handball, arts martiaux, sports de combat, ainsi qu’une piste d’athlétisme. Des équipements complémentaires — vestiaires distincts pour filles et garçons, infirmerie, sanitaires, et espaces commerciaux — seront également aménagés.

Une dimension culturelle intégrée

Au-delà du sport, chaque complexe intégrera un espace culturel situé à l’étage supérieur. Danse, musique, peinture, slam et poésie y seront proposés, avec l’objectif de créer des lieux d’expression pour la jeunesse. Cette approche pluridisciplinaire s’inscrit dans une logique d’accessibilité et d’accompagnement communautaire.

« Il s’agit de rapprocher les infrastructures de la population. Nous voulons que chaque jeune, garçon ou fille, ait la possibilité de s’épanouir artistiquement ou sportivement à deux pas de chez lui », explique Florence Doize Bonnet, cheffe de projet, lors d’une récente visite sur le terrain. Elle a également insisté sur le partenariat avec les encadreurs locaux, clubs et associations œuvrant dans les quartiers.

Des équipements adaptés aux réalités locales

Certains sites bénéficieront d’aménagements spécifiques. Le terrain de Sukisa, à N’Sele, accueillera des compétitions de rugby et sera doté d’un centre médical dédié au sport. À Bandalungwa, un studio d’enregistrement viendra renforcer l’offre culturelle. L’AFD affirme avoir mis en place un modèle économique visant à garantir l’autonomie et la durabilité des infrastructures, sans dépendre exclusivement de financements extérieurs.

Un accueil favorable sur le terrain

À N’Sele, le projet suscite déjà un vif engouement. Paul Nzau, figure active du comité local de développement et propriétaire d’une équipe affiliée à l’EPFKIN, salue l’initiative : « Le terrain de Sukisa a vu naître des talents exceptionnels malgré son état rudimentaire. Aujourd’hui, nous espérons que sa réhabilitation permettra à une nouvelle génération de se révéler. » Il cite notamment Meschak Élia, actuellement au FC Nantes, Kevin Mundeko, évoluant en Algérie, ou encore Lofo Bongeli, tous issus de ce même terrain.

Une promesse présidentielle en voie de réalisation

Le projet, dont le coût s’élève à 11,5 millions d’euros, s’inscrit dans la continuité de l’engagement pris par Emmanuel Macron lors de sa visite à Kinshasa en mars 2023. À cette occasion, le chef de l’État français avait exprimé sa volonté d’accompagner les jeunes Congolais dans leur développement, et avait notamment visité la commune de Bandalungwa aux côtés de l’artiste Fally Ipupa.

Une dynamique à suivre

Ce programme, qui mêle inclusion sociale, égalité des genres et développement urbain, ambitionne de transformer durablement les quartiers ciblés. Son évolution sera scrutée de près, tant par les autorités locales que par les communautés concernées, qui y voient un levier potentiel d’émancipation pour la jeunesse kinoise.

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