Kinshasa — Le célèbre artiste congolais Héritier Watanabe est attendu ce jeudi 3 juillet devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Cette convocation fait suite à la diffusion d’une vidéo de sa récente performance au stade Vélodrome de Kintambo, qui suscite des débats autour du respect des bonnes mœurs.
La séquence en question met en scène une danse dite « Magoda », interprétée par une danseuse dont l’identité circule sous les noms de Christelle ou Tsha Batshuba. Les mouvements réalisés lors de ce spectacle ont été qualifiés par le CSAC de provocants, voire à connotation sexuelle, ce qui, selon l’institution, contrevient aux normes encadrant la diffusion de contenus audiovisuels en République démocratique du Congo.
Ce rappel à l’ordre s’appuie notamment sur la loi organique n°11/001 de 2011 ainsi que sur une ordonnance-loi adoptée en mars 2023, qui régissent la liberté d’expression artistique tout en posant des limites à la protection des valeurs sociales. Le CSAC a par ailleurs fait mention d’un rapport formel justifiant la tenue de cette audition.
Outre l’artiste, la danseuse impliquée devra également répondre à l’invitation de l’organe de régulation. Un refus de comparaître pourrait entraîner des mesures disciplinaires plus strictes à l’encontre des concernés. Cette démarche reflète la volonté du CSAC de veiller à la moralité des contenus diffusés dans l’espace public, dans un contexte où la question des limites artistiques fait régulièrement débat.
À ce stade, aucune déclaration officielle n’a été émise ni par Héritier Watanabe ni par la danseuse. L’audience prévue devrait apporter des précisions quant aux suites que pourrait engendrer cette procédure, notamment en matière de sanctions ou d’éventuelles recommandations.
Cette affaire illustre les tensions entre expression artistique et régulation institutionnelle dans un paysage culturel en pleine évolution, où les attentes des publics et les impératifs légaux doivent souvent coexister.