Kinshasa accueille le Kongo Music Expo 2025, une plateforme panafricaine dédiée à l’innovation musicale

La capitale congolaise s’impose cette semaine comme l’un des épicentres du renouveau musical africain, à l’occasion de l’ouverture du Kongo Music Expo 2025. Jusqu’au 21 juin, l’Institut National des Artset l’Institut Français de Kinshasa accueillent une série de conférences, de concerts et d’échanges autour des mutations de l’industrie musicale à l’ère numérique.

Le coup d’envoi de cette édition a été donné mardi matin par une conférence inaugurale consacrée aux mutations du métier d’artiste à l’ère des technologies numériques. Modérée par Édouard Wittrand, cette session a rassemblé plusieurs intervenants de premier plan, dont la chanteuse gabonaise Pamela Badjogo, venue partager son expérience.

Pour l’artiste, le numérique constitue aujourd’hui un levier crucial de visibilité et de structuration professionnelle. « L’utilisation maîtrisée des formats d’image et de vidéo peut faire toute la différence sur les plateformes numériques », a-t-elle expliqué, insistant sur l’importance d’une production de qualité pour capter l’attention d’un public de plus en plus exigeant.

Michael Turbot, autre intervenant de la conférence, a pour sa part souligné l’essor de l’autoproduction sur le continent africain. Selon lui, ce modèle constitue une opportunité réelle pour les talents émergents, notamment grâce à des outils de diffusion virale comme TikTok. « Les réseaux sociaux offrent aujourd’hui une vitrine directe aux jeunes artistes. Mais pour que cette dynamique soit pérenne, un soutien institutionnel s’impose », a-t-il affirmé, appelant les autorités publiques à jouer un rôle actif dans l’accompagnement des créateurs.

Turbot a également pointé du doigt un déséquilibre structurel : « Ce ne sont pas les talents qui manquent en RDC, mais les mécanismes de valorisation et de soutien. » Une observation largement partagée au sein des milieux artistiques du pays.

Durant cinq jours, le Kongo Music Expo proposera un programme riche mêlant réflexion stratégique et performances scéniques : plus de 30 intervenants9 panels thématiques et 16 concerts sont attendus. L’événement se positionne ainsi comme un véritable carrefour de rencontres et d’échanges, visant à repenser les contours de la création musicale en Afrique centrale et au-delà.

La Rédaction

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